Bonjour à tous et bienvenue pour ce deuxième épisode de notre périple au Liban.

Après deux jours de repos bien mérité, nous avons rendez-vous le samedi 13 juillet au centre d’opération de la Croix Rouge Libanaise, à Hazmieh, pour y rencontrer Roy, un vétéran de la CRL qui a fait ses débuts en 2006. Roy est un FTO (Field Training Officer), c’est-à-dire qu’il participe à l’uniformisation et à la qualité des prises en charge au sein de la CRL. Il se rend dans les différentes centrales du pays, sans que celles-ci soient informées de son arrivée. Il participe activement aux prises en charge tout en gardant un œil critique. À la fin de la journée, il rédige un rapport qui servira de support pour améliorer les futures interventions.

C’est donc avec Roy que nous prenons la route pour Tyr, magnifique ville balnéaire située au sud du Liban. Selon les locaux : « most beautiful city in the Middle East ».

Vue depuis la centrale de Tyr

Après 1h20 de trajet à travers le pays, nous arrivons enfin à la centrale de Tyr. De nombreux véhicules de la CRL se trouvent sur le parking d’un bâtiment impressionnant. Roy nous présente les membres de l’équipe. Malgré des difficultés à s’exprimer en français et en anglais, nous parvenons à nous comprendre (non sans l’aide de Roy : notre traducteur officiel pour la journée). Rapidement, ils expriment de la curiosité à notre égard. Nous prenons plaisir à répondre à leurs multiples interrogations concernant les raisons de notre présence.

La journée s’annonce calme. Nous sommes alors invités à partager un déjeuner libanais ma foi très copieux. Malgré nos efforts, nous n’arriverons jamais au bout de notre assiette composée de trois Humus différents. Nos hôtes ont l’air ravis de nous voir rassasiés, à tel point qu’ils nous offrent en supplément une demi pastèque quelques heures plus tard.

Lors des gardes de jour, l’effectif se voit quelque peu modifié. En effet, comme expliqué préalablement, grand nombre des intervenants de la CRL sont bénévoles. Par conséquent, durant la journée, beaucoup d’entre eux exercent un métier rémunéré ou des études, ce qui diminue drastiquement le personnel. C’est pourquoi un équipage de jour n’est pas soumis aux mêmes normes. Pour qu’il soit conforme, il faut au minimum un ambulancier et un chef de mission VS une équipe complète la nuit (cf. première partie du récit).

Ceci explique également le manque d’ambulances présentes sur le territoire libanais lors des journées (de 7h à 18h grossièrement). Pour vous donner un exemple, de jour, seulement quatre ambulances de la CRL, voire cinq, assurent les missions sanitaires à Beyrouth pour plus du double la nuit.

10h30, l’alarme retentit dans la centrale annonçant la première urgence de la journée. Dès lors, les interventions s’enchaînent. La qualité des prises en charges est exemplaire comme nous en avons maintenant l’habitude. Nous sommes sollicités pour les débriefings ce qui est très valorisant.

Nous avons eu la chance de pouvoir monter les deux en même temps pour une urgence, chose qui n’était encore jamais arrivée. Il s’agit d’une douleur thoracique à l’appel qui s’avérera finalement être une course sans transport.

L’équipe d’Augustin et Seguin prête pour l’action !

Nous ne voyons pas le temps passer et malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Nous devons nous séparer de ces membres de la CRL qui nous ont si bien accueillis et avec lesquels nous avons rapidement tissé des liens. Ils nous font comprendre que nous serons désormais toujours les bienvenus quoiqu’il advienne.

Il est 16h30 lorsque nous quittons Tyr, accompagnés encore et toujours de Roy, que nous remercions infiniment pour cette expédition au sud du Liban.

Épuisant trajet lors du retour de Tyr en compagnie de Roy

Après cette journée bien chargée, nous profitons des rues animées et vivantes de Gemmayzeh, pour nous désaltérer ostensiblement et pour nous repaître d’un délicieux hamburger sauce moutarde.

En ce qui concerne le prochain et dernier article, il sera porté sur les règles d’hygiène et de sécurité en préhospitalier, les difficultés rencontrées pour localiser et atteindre les lieux d’intervention, les spécificités hospitalières du pays et la qualité des débriefings post-intervention.

Bonne semaine à tous et à très vite,

Aurélien et Quentin AKA Augustin et Seguin

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