Bonjour, voici la suite de mon expédition au Liban !
Après une première semaine relativement intensive à la station de Gemmayzeh, je commence ma seconde semaine en continuant ma visite de Beyrouth et en débutant dans une autre station de la ville, celle de Spears, la section 101 !
La section de Spears est une unité de volontaires plus nombreuses, officiant cette fois-ci de jour comme de nuit. De plus, c’est aussi un centre plus grand qui accueille un service de don de sang. Elle est située dans un quartier dans l’ouest de la ville réputé plus musulman que les autres. J’y ai fait 3 services de jour et encore une fois, je suis accueilli comme un roi par une équipe on ne peut plus sympathique… Ah l’hospitalité libanaise ! Ici, pas de « nouveau’’, pas de « bleu”, on bosse par équipe de 3, ce qui est une spécificité de la journée. Présentation faite, nous partons en urgence !
Après ces 3 jours, je suis en admiration totale devant ces volontaires, car les conditions de travail ne sont pas faciles durant la journée. Tout d’abord, il y a moins de station active la journée comparée à la nuit (la grande partie des volontaires sont au travail ou à l’école), ce qui veut dire que le nombre des interventions explose les compteurs ! Le rythme est intense, on part en urgence le matin et on ne revient en centrale qu’en fin de service. De plus, ils doivent faire face à un autre problème de taille : ils doivent faire avec le trafic beyrouthin qui est infernale en journée. En effet, il est assez difficile de se frayer un chemin dans certaines zones, même avec les sirènes. Cependant, j’ai pu travailler avec des personnes extraordinaires et d’une efficacité sans faille sur des interventions, nombreuses, et de natures variées.
Parlons un peu des hôpitaux, j’ai dû transporter les patients dans une dizaine d’établissements différents. A Beyrouth, il y a l’hôpital public, le privé, le gouvernemental, l’universitaire, le militaire/vétéran, celui réservé aux musulmans, etc. Le plus dépaysant est de voir deux mondes différents. En une journée, nous transportons en direction d’un hôpital communautaire public, qui dispose de très peu de moyens et manque de matériels. Les urgences dans ces types d’établissements sont à tel points débordés que les patients attendent parfois par terre. À contrario, l’intervention suivante, nous avons déposé un patient, dans l’un des hôpitaux universitaires de la ville, notamment à l’Hôpital Universitaire Américain (AUB). J’ai été stupéfait du contraste au niveau des moyens à disposition : un grand garage d’ambulance, un vaste service d’urgence organisé avec un système de triage, un matériel de pointe (tous les box des urgences sont équipés comme une salle de soins intensifs), bref, tout ce qu’il se fait de mieux à l’heure actuelle. Cet hôpital est d’ailleurs réputé être l’un des meilleurs établissements du Moyen-Orient. Encore une fois, tout est une question d’argent…
A la fin de cette 2ème semaine, je profite de sortir de Beyrouth et de traverser la côte vers le nord, dans le district Jbeil. Je vais d’abord dans la ville côtière de Jounieh, petit coin sympathique pour se balader et surtout prendre le téléphérique pour monter voir la Dame du Liban et admirer la vue sur toute la côte, Beyrouth y compris, époustouflant !
Je décide ensuite de prendre la route pour la ville portuaire de Byblos, à 45 min de Beyrouth. C’est une cité datant de l’antiquité, dont les ruines ont été classées dans le patrimoine de l’Unesco. C’est un très beau coin pour se balader dans les vieux souks, admirer le vieux port et se baigner !
Je profite de monter encore plus haut sur la côte, et d’aller dans la ville de Batroun. Je suis plus près de la ville de Tripoli, au nord du pays. Ici le coin est réputé pour ses plages à l’eau turquoise. C’est un bon spot pour se reposer et boire une almaza.
Ma 3ème semaine entamée, je suis de retour à Beyrouth, je fais une sortie pour visiter le musée national, où sont entreposés des œuvres de l’antiquité romaine et égyptienne, très chouette.
Je n’ai malheureusement pas pu visiter d’autres endroits, soit à cause de potentiels conflits près de certaines zones, ou bien à cause de fêtes religieuses pendant mon séjour. Ces fêtes impliquant plusieurs milliers de personnes dans les rues avec une présence militaire (notamment dans les régions du sud), les volontaires m’ont déconseillé d’y aller.
Pour finir, je reprends le stage, je retourne une dernière fois à Gemmayzeh pour une nuit, je passe une nuit très conviviale avec l’équipe, qui sont devenus de bons amis. Partage, rigolade, grand diner, je passe mes dernières interventions avec eux avec le sentiment que tout est passé beaucoup trop vite ! La nuit finie, je leur fais mes adieux, le cœur remplis de bons moments.
Pour la fin de mon séjour, j’accompagne une formatrice pendant 2 jours pour faire un suivi des équipes dans des stations en dehors de Beyrouth, dans le district de Jbeil. C’est une des régions un peu plus montagneuses. Je pars donc avec Petra, la formatrice que j’accompagne, près de Byblos rencontrer les équipes de ces régions. Encore une fois l’hospitalité libanaise n’est plus à prouver, vous connaissez le concept hein :D. Cette fois, le trafic n’est plus un problème, les interventions se passent dans les villages en hauteur de la région, donc plus de distance en montée pour atteindre les sites. Des prises en charges toujours menées avec performance, le tout avec des vues imprenables sur la mer. Après chaque intervention, il y a toujours des débriefings, avec la formatrice, ils me demandent toujours ma participation, le tout dans une ambiance de partage des plus beaux et un esprit de pédagogie formidable. Je fini donc mon séjour avec l’équipe de Jbeil, en fêtant l’anniversaire d’un volontaire. Je leur fais mes adieux avec un peu tristesse en me rendant compte que mon séjour est fini !
Une fois rentré à Beyrouth, je fais ma valise, je rentre au pays le lendemain. Je n’arrive pas vraiment à réaliser tout ce que je viens de vivre, tout est allé très vite ! C’était une formidable expérience, riche en découverte de magnifiques paysages, de belles rencontres, de partage, d’interventions en masse et surtout de la dégustation de plats libanais ! J’ai toujours un peu rêvé de faire ce genre d’aventure dans un autre pays, l’occasion s’est présentée et l’association m’a aidé à la concrétiser. J’espère qu’un autre pourra aussi venir profiter de cette aventure !
Je rentre à la maison plein de souvenirs, merci le Liban, merci la Croix-Rouge, merci l’association, je vous suis très reconnaissant.
Avec mes salutations,
Saman



























