Petit déjeuner à l’Imodium, Carbolevure, Bioflorin. Ca va le faire ! Pour cette dernière matinée de cours, on s’est inspiré des situations vécues par Marine. Une synthèse des contenus abordés depuis deux jours et deux nouvelles notions : le tri lors d’accident avec multiples victimes et quelques aspects pédagogiques (on s’adresse à des cadres chargés d’enseignement).

Accident de la voie publique avec trois blessés. Deux piétons, gravement atteints et la conductrice indemne physiquement mais très affectée psychologiquement, enceinte de 28 semaines. Comme au Liban en 2008 durant la formation avec la CRL, je suis mal à l’aise avec ce type de contenu. En effet, mon expérience en matière de tri se limite à quelques incendies et accidents avec deux voitures (qui contrairement au Burkina sont rarement pleine). Je laisse donc Mathieu assurer cette partie. Mais le ton depuis le début de ces trois jours permet à nouveau d’échanger sur nos façons de faire sans tomber dans le « faut faire comme-ci ou comme-ça ». A nouveau, Corinne requinquée par une « presque » nuit de sommeil, s’en donne à cœur joie pour tenter de distraire le leader de l’intervention quand aux réels besoins des patients. En attente sur le trottoir ! Pas tombé dans le panneau de celui qui hurle le plus fort.

Durant ces ateliers, j’utilise la tablette de Mathieu pour filmer les différentes phases d’évaluation des trois patients, de l’interaction entre le leader et les autres intervenants au moment de la priorisation des soins puis enfin des soins apportés.

Je ne pensais pas utiliser cette technique mais finalement, vu le nombre de téléphones portables, d’appareils photos et la présence d’un beamer, je concocte quelques dias sur les bases du débriefing apprises durant une formation du réseau européen de simulation (http://eusim.org). Cette fois l’échange change de registre, c’est entre formateur que cela se passe. Je ne suis pas convaincu du résultat, mais pour la beauté du geste ce fut un moment aussi inattendu que sympathique.

Repas de midi à la Foret, un restaurant avec piscine, verte, nous permet de préparer la fin de cours. Sentiment partagé entre enthousiasme suite à la richesses de nos échanges et plus mitigé.  3 jours de c’est bien maigre. Est-ce bien ciblée ? Notre démarche as-t-elle été comprise, utile ?

Réponse avec l’équipe de la BNSP. Tour de table. Tout d’abord, unanimement remerciements, sincères, et souhait de bien rentrer dans nos familles.

Puis 3 choses m’ont marquées :

  • Tout d’abord la demande d’aide, directe, sans faux semblant, à propos du manque criant de matériel. Un objectif pour notre prochaine visite.
  • Un des gradé, le plus septique au début du cours, s’est révélé être un de nos fans absolu de notre « système D attitude ». Plus africain que les africains.
  • Le dernier point m’a fait sourire. C’est la demande de citer nos références, nos sources pour qu’ils puissent à leur tour transmettre ce que nous avons apportés de nouveau (immobilisation du bassin, accouchement). Moi qui fait tout pour que nos soins soient le plus possible appuyés par de la littérature de bonne qualité. Un bon signe d’indépendance d’esprit et de responsabilité quand à ce qu’ils transmettront par la suite.

Mais par dessus tout c’est la demande d’une suite, de pérennité de ces échanges pour développer les compétences des équipes intervenantes. Là-dessus le comité s’est engagé à poursuivre cet échange. «  Alors vous revenez quand ? 2 fois par ans ? Plus ? ».

Une fois de plus bénévoles, sur nos vacances, sans soutient financier autre que nos membres et une soirée de soutien, difficile de faire comprendre que plus ça va être difficile. Mais qui sait ? L’école supérieure de soins ambulanciers va remettre au programme de la formation les stages à option. Notre association va être un partenaire privilégié pour proposer de destination de stage, avec un suivi sur place et, comme dans ce projet de la BNSP, des projets de développement (formation, matériel, etc).

Voilà de quoi nous occuper ces prochaines années.

F. Ozainne

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